La Bretagne réclame son dû !
Du rarement vu en Bretagne, tous les acteurs majeurs de l’agriculture et de l’environnement se sont mobilisés, ramant dans le même sens pour sauver les Mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC), sauf la FNSEA, pourtant l’enjeu concerne aussi ses adhérents : le paiement de ce que l’État doit aux agriculteurs engagés dans la transition climatique et écologique.
Chambre d’agriculture de Bretagne, Civam Bretagne, Confédération paysanne, Coordination rurale, Jeunes agriculteurs, Eau et rivières de Bretagne, Fédération régionale des agrobiologistes de Bretagne, tous les acteurs majeurs de l’agriculture bretonne – à l’exception notable de la FRSEA, la structure régionale de la FNSEA – clament dans un communiqué commun " L'État doit honorer ses engagements et financer la transition agroécologique ! ". Une quasi-unanimité salutaire que l’on aimerait même voir aller plus loin dans la prise en compte collective des défis territoriaux.
Pour l’heure, l’affaire est simple : beaucoup d’agriculteurs sont mobilisés pour améliorer leurs pratiques tant à l’égard du climat que de l’environnement. Ils ont contractualisé leurs changements de pratiques dans le cadre des Mesures Agro-Environnementales et Climatiques (MAEC). Ces MAEC s’inscrivent dans la politique de développement rural européen. C’est une aide financière, sur cinq ans, pour compenser les surcoûts et les manques à gagner induits par le choix de pratiques respectueuses de l'environnement et/ou moins émettrices de gaz à effet de serre. Le budget est à 75% européen (fonds FEADER) auxquels s’ajoutent 25% de cofinancement du gouvernement français. Jusque-là tout va bien, mais au moment de passer à la caisse, il manque la part française, 60 millions d’euros, pour payer les efforts écologiques bretons de 2023. C’est pourtant une obligation en regard de la Politique agricole commune (PAC). Des paroles « nous voulons une écologie qui soit territorialisée » (Emmanuel Macron, le 25/09/23) aux actes, il y a la main au portefeuille, véritable preuve d’une volonté politique.
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