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Naufrage d’une idée

L’Equateur,  14,4 millions d’habitants, 283 560 km2, 64 ème économie du monde en terme de PIB, le dollar américain comme monnaie nationale. Premier exportateur mondial de bananes, 4ème producteur pétrolier d’Amérique latine avec 2,9 % des réserves. Le pétrole compte pour plus de 45% de la part des exportations du pays. Après une longue période d’instabilité politique, en 2007, le nouveau président de la République, le socialiste Rafael Correa, annonçait devant l'Assemblée Générale des Nations Unies, l'engagement de l'Équateur à renoncer à exploiter le champ pétrolifère Ishpingo-Tambococha-Tiputini (ITT), dans le Parc national Yasuni, l'une des réserves mondiales de biosphère, située dans la partie amazonienne du pays. Le but : protéger la biodiversité humaine – deux peuples autochtones vivent dans cette région – et la biodiversité végétale et animale. Le pays se positionnait comme novateur dans la lutte écologique contre l’effet de serre et le réchauffement climatique car la non extraction des 846 millions de barils de pétrole évitait environ 407 millions de tonnes de C02  et la non déforestation y afférant nous en épargnait 900 millions de tonnes. Le président y mettait une condition, là aussi novatrice : le pays renoncerait à exploiter 20% de ses réserves pétrolières et donc à polluer la planète sous condition que la communauté internationale compense 50% du manque à gagner. Soit 3,6 milliards de dollars à l’époque. Il propose alors de créer un fond sous contrôle international qui verserait 350 millions de dollars par an à l’Equateur, qui en a bien besoin pour rembourser sa dette.

Longue à se concrétiser, « L’initiative Yasuni ITT » a finalement démarré en août 2010 sous la forme d’un fonds fiduciaire en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Certains optimistes y voyaient déjà un modèle international de paiement pour service environnemental. Las ! Trois ans plus tard, en avril 2013, les promesses de dons des états plafonnent à 336 millions de dollars, selon Ivonne Baki, l'ancienne ministre du Commerce extérieur d'Equateur en charge de L’'initiative Yasuní ITT. Le 15 août, Rafael Correa (confortablement réélu en février 2013) annonce que seulement 13, 3 millions de dollars ont été versés, une situation qui l’amène à abandonner le projet et donc à ouvrir le champ ITT à l’exploitation pétrolière. Un pétrole devenu une monnaie d’échange prisée par la Chine qui investit et prête beaucoup d’argent à l’Equateur (on parle de 7 milliards de dettes de ce dernier à l’égard de Pékin) … et a monté des joint-venture avec la compagnie pétrolière nationale pour exploiter le pétrole équatorien. La Confédération des nationalités indigènes de l'Equateur (Conaie) a demandé un référendum sur le sujet.

 

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